Souvenirs de Michel Brault (1928-2013)
Avec le départ de Michel Brault, le 21 septembre 2013, c’est un peu tout le cinéma québécois qui se réveille orphelin. Ses images, son style de prise de vues, son utilisation de la lumière, auront eu une influence profonde sur plusieurs générations de cinéastes d'ici et d'ailleurs. Les films de cet homme de grande stature – au propre et au figuré – auront marqué l'imaginaire et touché les cœurs de la très grande majorité des Québécois. Il ne s’en trouve sans doute aucun, qui – même sans le savoir – n’aura pas été exposé aux images du Maître.
Du Dément du lac Jean-Jeunes (1948) à La Manic (2002), son dernier projet, près de 60 années auront défilé au travers de la lentille de Michel Brault. Et ces années, il les aura marquées de manière indélébile avec des œuvres cruciales qui constituent aujourd'hui des balises essentielles pour quiconque cherche à analyser le Québec de cette période charnière qui fut la sienne. Les Raquetteurs, La Lutte, Entre la mer et l’eau douce, À tout prendre, Kamouraska, Mon Oncle Antoine, Les Ordres, Les bons débarras, Le Temps d’une chasse, sans oublier la trilogie de L’ile aux Coudres et son chef-d'œuvre Pour la suite du monde, tous ces films ont été réalisés et/ou photographiés par Michel Brault.
Michel Brault a été associé à l'École des médias de l’Université du Québec à Montréal de longue date et ses visites dans nos classes furent nombreuses, au ravissement renouvelé de plusieurs cohortes d’aspirants cinéastes. Sa dernière visite en nos murs, sollicitée par la Chaire René-Malo, a eu lieu le 20 septembre 2012, presque une année jour pour jour avant la date fatidique de son décès. Vous pouvez ici en voir quelques extraits dans cette vidéo.
