Transmettre, apprécier, créer. Hélène Duval à Bordeaux

18 Septembre 2017
Durée :
21:29

Hélène Duval est professeure au Département danse de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis 2005. Elle est spécialiste des pratiques pédagogiques en danse. Mars 2017. Hélène Duval est officiellement invitée par l’Université Bordeaux Montaigne et par le Pôle Enseignement Supérieur Musique et Danse d’Aquitaine. Elle intervient auprès de trois groupes d’étudiant(e)s : licence danse, master arts du spectacle, master études anglophones et sciences du langage. Ce film documentaire relate la rencontre entre Hélène et les étudiant-e-s bordelais-e-s, au PESMD et à la Maison des Arts de Bordeaux Montaigne, tout en associant le spectateur à un ensemble de réflexions, recueillies en studio, lors d’une entrevue filmée.

Hélène Duval amène tous les étudiants à danser, quel que soit leur niveau, et les initie à la pratique réflexive au sein d’ateliers. Direct ou en filigrane, le questionnement s’invite. Quelles formes, quelles dynamiques d’expression et de création entrent en jeu dans les mouvements conscients ou inconscients, chaotiques ou chorégraphiés, du corps humain? Un travail sur le regard, le geste et le mouvement peut-il contribuer à la compréhension d’une œuvre littéraire, en l’occurrence, La Promenade au Phare de Virginia Woolf (1927) ?

Avec les étudiant-e-s en danse, Hélène Duval aborde l’articulation entre recherche, réflexivité et pratique. Elle partage avec le groupe des outils et des stratégies pour « transmettre, apprécier et créer ». Elle invite chacun à opérer un retour sur soi-même et sur la pratique des autres, à se relier et à s’ouvrir sur des espaces, réels ou virtuels, de créations chorégraphiques partagées (comme la plateforme numérique EC2, de la Fondation Jean-Pierre Perreault au Québec : http://espaceschoregraphiques2.com/fr/ec2/).

Avec les étudiants d’art du spectacle et de linguistique, Hélène Duval explore ce qui est en jeu dans le mouvement naturel ou dansé, notamment les dimensions de poids, d’espace, de temporalité, de flux et d’écoulement. Les outils qu’elle mobilise et transmet sont inspirés de ceux de la danse moderne éducative de Laban. Elle montre également comment un geste quotidien de la vie sociale (y compris langagière) peut devenir un geste de scène par transformation, transposition, répétition, recontextualisation et montée en conscience. Pour Hélène Duval, l’éducation au mouvement est d’abord une éducation à la perception, une ouverture au monde sensible, une occasion d’apprendre à poser des « actes créatifs » et à « coopérer en création ». Enfin, le travail engagé sur les trois parties (The Window, Time Passes, The Lighthouse) et les trois personnages centraux (Mrs Ramsay, Mr Ramsay, Lily Briscoe) du roman de Virginia Woolf, To the Lighthouse (1927), fournit l’occasion de s’interroger sur la « signature motrice » des êtres, sur le rapport entre personnalité et mouvement, ainsi que sur l’expression kinésique des choses : vague géante, phare, temps étiré, pinceau égaré, toile impossible à terminer. La plasticité symbolique, le potentiel créatif et la dynamique du corps humain sont graduellement révélés au cours de trois ateliers.

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