Conférence publique: «Décoloniser la colère: sa valeur et sa teneur épistémologiques en éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté»

05 Mai 2022
Durée :
01:40:07

Dans le cadre du Cycle de conférences 2022-2023 du Centr’ERE, nous avons eu le plaisir d’accueillir Gina Thésée, professeure titulaire au Département de didactique de l’Université du Québec à Montréal, co-titulaire de la Chaire UNESCO en démocratie, citoyenneté mondiale et éducation transformatoire (CU-DCMÉT) et chercheuse régulière du Centr’ERE.

Résumé

Une relecture de la « Pédagogie des opprimés » de Paulo Freire nous a amenée à mettre en évidence la colère sous-jacente à sa pensée socioéducative. La colère, surtout celle des oppriméEs, n’est pas bienvenue et est, explicitement, réprimée. À l’opposé, la colère des oppresseurEs est accueillie comme l’affirmation d’un leadership pleinement assumé et est, implicitement, encouragée. Inspirée de la colonialité du pouvoir, d’Anibal Quijano, une théorie des rapports sociaux de domination (classisme, extractivisme, racisme, sexisme), notre prémisse pose la colonialité des émotions, notamment, la colère. Par ailleurs, Audre Lorde aborde la colère comme une source puissante d’énergie vitale, d’information et d’« empowerment », d’une part, à utiliser en réponse aux systèmes d’oppression interreliés, et d’autre part, à mettre à contribution pour les transformations sociales et l’émancipation des personnes. Cependant, face à la peur de la colère et au silence sur sa valeur et sa teneur épistémologiques, comment considérer la colère comme un ressort nécessaire en éducation, et en éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté? Pour explorer cette question, nous croisons les cadres de référence de Freire, de Quijano et de Lorde pour mieux déconstruire les dynamiques de colonisation de la colère, et proposer des principes de sa décolonisation.

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