Séminaire: «Le travail social vert est-il mûr? Enjeux du travail social visant la justice socio-environnementale»

10 Mai 2022
Durée :
01:49:14

Dans le cadre de notre programmation scientifique 2022-2023, nous avons eu le plaisir d’accueillir Arnaud Morange et Frédérick Lemarchand, pour un séminaire de recherche, qui était animé par Sylvie Jochems, professeure à l’École du travail social de l’UQAM et chercheure régulière du Centr’ERE.

Vers un travail social intégrant pleinement les dimensions humaines et écologiques ?
Arnaud Morange, docteur en sociologie, chercheur titulaire au sein de l’Institut Régional du Travail Social (Normandie-France) et chercheur associé au Centr'ERE (UQAM)

La dernière journée internationale du travail social (15 mars 2022) s’intitulait : « co-construire un nouveau monde éco-social : ne laisser personne de côté ». À partir de cette proposition, nous nous demanderons ce que peut bien signifier le terme d’« éco-social » dans les formations et dans les pratiques du travail social, dans la perspective de l’impérieuse nécessité d’une véritable transition écologique. Puis nous nous questionnerons sur la capacité des « personnes mises de côté » à s’emparer elles-aussi des préoccupations écologiques.

Énergie et société : des rapports à redéfinir
Frédérick Lemarchand, professeur de sociologie à l’Université de Caen Normandie

L’approche sociale de la question énergétique repose sur un triple malentendu : économique, écologique et politique. Économique dans la mesure où les modèles explicatifs (néoclassiques) n’ont pas compris que les facteurs de production (le travail et le capital) ne produiraient rien sans un apport massif d’énergie. Écologique car nous nous heurtons à un dilemme problématique : pour extraire ou produire l’énergie, il faut des métaux, et pour disposer des métaux il faut (beaucoup) d’énergie. Politique enfin car le choix du carbone (irremplaçable par sa capacité productive) qui a produit 80% de l’abondance énergétique à l’origine du « progrès » économique de l’Occident ne saurait être « remplacé » par les renouvelables (qui représentent 2% de la production), même en les développant à outrance. Face à cette triple impasse, qui conditionne la vie sociale plus qu’on ne l’imagine (le travail, les retraites, les études longues, la santé …) de grandes transformations, subies ou choisies, s’annoncent. Comment s’y préparer ?

Retour en haut de page