Conférence: «Insistances» d'Élizabeth Lebovici

14 Mars 2024
Durée :
01:15:00

Ce qui m’a beaucoup frappée durant les trois mois de l’exposition Exposé·es au Palais de Tokyo (1), et qui n’a cessé de résonner depuis, c’est l’insistance avec laquelle des récits individuels, ceux de chaque visiteureuse, sont venus se greffer ou s’enlacer à celui d’une œuvre du  parcours, se laissant faire par elle pour énoncer une histoire personnelle en compagnie du VIH/sida surgissant en relation avec un présent en commun. Prendre en considération la communauté émotionnelle qui s’est fabriquée entre 35 artistes participant·es, les médiateurices, gardien·es et spectateurices me paraît une façon de retourner sur cette exposition par ses effets, en composant avec les féminismes, les études queer, la critique du validisme, le travail du soin et l’apport de l’activisme lesbien, pour enquêter sur que l’épidémie du VIH/sida fait faire, c’est-à-dire sur des façons dont le VIH/sida  (j’emprunte à Vinciane Despret) est mis « à pied d’œuvre ».

Elisabeth Lebovici  est critique et historienne d’art. Elle a été journaliste à Libération  (1991- 2006). Elle co-dirige depuis 2006 (avec Patricia Falguières et Natasa Petresin-Bachelez) un séminaire à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) intitulé « Something You Should Know : Artistes et Product·eur·ices » (http://sysk-ehess.tumblr.com/). Elle tient un blog critique et collabore depuis les années 1990 à de très nombreux ouvrages, séminaires et colloques consacrés aux artistes contemporain·e·s, au féminisme, à l’activisme, aux questions de genre et à la théorie queer. 

Activiste dans la lutte contre le VIH/sida, elle a été co-fondatrice du fonds de dotation LIG/lesbiennes d’intérêt général https://www.fondslesbien.org. Elle est la co-auteure, avec Catherine Gonnard, de Femmes Artistes/ Artistes Femmes,  Paris, de 1880 à nos jours (Paris, Editions Hazan, 2007).  

(1) EXPOSÉ·ES, D’après ce que le sida m’a fait d’Elisabeth Lebovici. Palais de Tokyo, Paris, du 14 février au 16 mai 2023. Curateur François Piron.

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