Conférence: «Une exploration originale de la division sexuelle de la dette dans le capitalisme»

14 Mars 2024
Durée :
01:22:53

Conférence d'Isabelle Guérin organisée en collaboration avec l'Observatoire pour le développement inclusif par le genre (OFDIG) et l’Institut de recherches et d'études féministes (IREF) suivie d'une discussion avec Marie Langevin et Nora Nagels  professeures à l’UQAM, membres de l’Observatoire francophone pour le développement inclusif par le genre (OFDIG) et de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) et Emma Jean, doctorante en sociologie à l’Université de Montréal et membre du Groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS).

Les femmes, et en particulier les femmes pauvres, sont devenues des rouages essentiels du capitalisme financiarisé. Globalement, les femmes sont responsables de la gestion de la dette des ménages. Cette dette a explosé au cours de la dernière décennie, atteignant un niveau record après la pandémie de COVID-19. Dans diverses catégories de prêts, y compris les prêts à risque, les microcrédits et les prêts à la consommation, les femmes sont surreprésentées en tant que clientes et gestionnaires.

The Indebted Woman examine les rôles cruciaux et pourtant invisibles que jouent les femmes pauvres dans la création et la consolidation des marchés de la dette et du crédit. Isabelle Guérin, Santosh Kumar et G. Venkatasubramanianont passé plus de vingt ans à observer un marché du crédit qui cible spécifiquement les femmes dans la campagne indienne du centre-est du Tamil Nadu. Ils ont constaté que le remboursement des dettes exigeait un véritable travail, impliquait fréquemment des transactions sexuelles et façonnait le corps et la subjectivité des femmes. En combinant l'ethnographie, les enquêtes statistiques et les journaux financiers, ces chercheur·es proposent une théorie inédite de la division sexuelle de la dette qui va bien au-delà du cas indien, exposant les modalités par lesquelles le capitalisme transforme les rôles sociaux de genre et comment cette transformation alimente à son tour le capitalisme.

Retour en haut de page