Séminaire: «Pragmatisme et critique»

15 Juin 2019
Durée :
02:48:02

Avec des interventions de Josianne Millette, professeure à l'Université Laval et Olivier Voirol, professeur à l'Université de Lausanne, chercheur à l'Institut für Sozialforschung. 

Josianne Millette - Arrimer critique et pratique des relations publiques : la piste du pragmatisme critique 

Les relations publiques, avec l’ensemble des industries de la promotion et de la persuasion, ont fait l’objet d’une littérature critique abondante au cours du XXe siècle : la propagande, en tant que forme technicisée du pouvoir d’influence, constitue en effet un thème central de la recherche en communication. Or, les « RP » ne sont ni monolithiques, ni une entité abstraite : elles sont mises en œuvre, sur une base quotidienne, par de plus en en plus d’individus, au nom d’une diversité toujours grandissante d’organisations et d’intérêts. Comment, alors, arrimer une analyse critique du phénomène social des RP à la nécessité, pour en saisir les enjeux sociaux, éthiques et politiques, de tenir compte des réalités de celles et ceux qui en font leur métier? Cette présentation propose d’explorer le pragmatisme critique inspiré de la philosophie sociale de John Dewey comme une piste fertile pour le développement d’une compréhension critique des modèles et des formes de communication mis en œuvre dans la pratique contemporaine des relations publiques.

Olivier Voirol -  Critique et reconstruction

Plusieurs conceptions de la critique cohabitent dans les sciences sociales, la philosophie sociale et la recherche en communication. Après avoir succinctement distingué ces conceptions, une tradition critique sera examinée en particulier, celle de la critique immanente dont les origines remontent à la philosophie hégélienne. A partir de Hegel, j’en dégagerai les principes pour évoquer ses prolongements, en particulier dans la tradition de la théorie critique (de l’Ecole de Francfort) ainsi que dans la philosophie pragmatiste de John Dewey. A ce stade, je dégagerai deux manières d’interpréter la critique immanente, la première s’attache à la reconstruction des dimensions de la pratique incarnant la « vie bonne », la seconde procède au retournement dialectique d’une réalité inversée par la domination. A partir des théories de la critique ancrée dans le modèle de la reconstruction, en particulier celles de John Dewey et d’Axel Honneth, je tâcherai de mettre au jour les modalités de cette conception critique en dégageant ses forces, tout en soulignant ses déficits.

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