Le retour de l’inflation signale-t-il qu’on avait perdu la monnaie ?
Une présentation d'Alain Paquet, Ph. D.
Professeur titulaire, Dépt des sciences économiques, ESG-UQAM
Responsable de l’axe Analyse et modélisation macroéconomiques,
Chaire en macroéconomie et prévisions, ESG-UQAM
Comme plusieurs autres pays, le Canada et les États-Unis ont récemment connu une résurgence de l’inflation jamais vue depuis près de 40 ans. Il y a 20 mois, plusieurs analystes et économistes soutenaient que cet épisode d’inflation post-COVID serait temporaire et de courte durée. On évoquait d’ailleurs que, dans la foulée de la Crise économique et financière de 2007-2009, une politique monétaire américaine expansionniste n’avait pas été suivie de poussée inflationniste. De plus, depuis 30 ans, les modèles empiriques et théoriques dans la littérature, tout comme au sein des banques centrales, ont fait abstraction de la prise en compte explicite du rôle de la masse monétaire tout en mettant l’accent sur les taux d’intérêt directeurs pour aider à identifier les chocs de politique monétaire et leurs effets.
Avons-nous malencontreusement sous-estimé ou oublié l’impact de la quantité de monnaie? En s’appuyant sur des concepts, des fondements économiques et des résultats empiriques récents, il pourrait bien être pertinent et nécessaire de reconsidérer le rôle explicite et l’importance de la monnaie elle-même dans la modélisation et la compréhension de la politique monétaire. L’épisode actuel appuie cette proposition.